Sur Les Dieux ont soif
- Par lexen
- Le 18/01/2022
Dans les dernières pages (chap.29) de son roman historique Les Dieux ont soif, Anatole France, sous couvert de la fiction, décrit un nouvel aspect de la réalité, allant des codes vestimentaires aux provocations culturelles des Muscadins. Auparavant, au long des 28 chapitres précédents, il s' agit surtout de suivre l'itinéraire du personnage principal du livre, Evariste Gamelin.
Pour se limiter à ce dernier chapitre, c'est lors de la saison théâtrale consécutive aux journées de thermidor, que l'auteur situe l'action Sous la conduite d'une comédienne, La Thévenin, des protagonistes sont conviés pour un divertissement: ( Elodie et Julie, amante et sœur d'Evariste, notamment ) __________________ « Après le dîner, la voiture de la Thévenin conduisit les trois amies et Desmahis au Théâtre Feydeau. Tout ce que Paris avait d’élégant y était réuni. Les femmes, coiffées « à l’antique » ou « à la victime », en robes très ouvertes, pourpres ou blanches et pailletées d’or ; les hommes portant des collets noirs très hauts et leur menton disparaissant dans de vastes cravates blanches. * pièce de Lope de Vega Une guerre des théâtresLe spectacle en cours est soudain interrompu par les muscadins. Ce qui ne relève pas seulement d'une invention de l'écrivain, de la mise en scène d'une provocation non motivée . Cette agitation culturelle sous la Convention thermidorienne, avait pour but d'obtenir la dépanthéonisation de Marat, dont le buste, placé dans les théâtres, symbolisait le jacobinisme : « Dans toutes les salles de spectacle on voyait le buste de Marat élevé sur une colonne ou porté sur un socle ; au Théâtre Feydeau, ce buste se dressait sur un piédouche, du côté « jardin », contre le cadre de maçonnerie qui fermait la scène. Tandis que l’orchestre jouait l’ouverture de Phèdre et Hippolyte, un jeune muscadin, désignant le buste du bout de son gourdin, s’écria : — À bas Marat !
Le théâtre Feydau par Courvoisier et Dubois _____________________
" le 20 pluviôse, sous la pression muscadine et pour mettre fin au vandalisme des scènes parisiennes, la Convention décide de retirer Marat du Panthéon, quatre mois après l’y avoir conduit, " Aussi, quand Anatole France, au sortir de la représentation, poursuit : _________________________ Notice sur Anatole France par Marie-Claire Blanquart
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