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Quatre vingt-Treize de Victor Hugo

  • Par lexen
  • Le 09/03/2022

L'unité de temps du roman historique de Victor Hugo, Quatre vingt-Treize, est assez restreinte.  Tout  commence Dans les derniers jours de mai 1793, et se termine, sans date précise, en juillet/ août1793 victor hugo quatrevingt treizeab  de la même année. Une voix narrative de portée plus  générale prend le pas sur ce temps du récit chronologique, et tenant lieu de réflexion sur les évènements, ambitionne d'exprimer le sens de l'Histoire.

L'aspect structurel de la relation entre les trois personnages principaux du livre : Lantenac, Cimourdain, Gauvain. (occasion de rappeler que ce dernier est présenté, respectivement, comme le neveu et le fils adoptif des deux premiers ) ne permet pas de prendre conscience de la dimension romanesque de l'œuvre.

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   L'épisode du Bois de la Saudraie ouvre à la fois l'espace et la dimension d'aventure, de poursuite et de sauvetage. L'incarne au départ, une paysanne mère de trois enfants, trouvée hagarde, tapie au creux d'un buisson, et recueillie par  des militaires, le bataillon du Bonnet-Rouge.

                 Hugo 93 006saudraiea                                                                                                     

Au terme de cet épisode, ils décident collectivement d'adopter les enfants de Michelle Fléchard : Georgette.  René-Jean. Gros-Alain,

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 Hugo transcende ici toute politique ; mais par la suite, l'émotion  affirmée dans le cours de l'ouvrage, laisse parfois penser à un simple prétexte, comme la trahison d'une cause dépassant les comportements individuels.
Ainsi, celui, exemplaire, du contre-révolutionnaire Lantenac qui  arrache aux flammes les trois enfants qui allaient périr lors de l'incendie du château de la Tourgue.

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Après l'emprisonnement et l'évasion de Lantenac, le roman s' achève par le face à face définitif, tragique, entre Gauvain et son père adoptif, son mentor, Cimourdain vêtu de son costume de délégué civil, sur la tête le chapeau à panache tricolore, le sabre au côté et les pistolets à la ceinture ; mais laissons à l'auteur d'une Note de Lecture - "Quatrevingt-Treize" (chez.com) le soin de commenter  l'épilogue :

 « Cimourdain le prêtre se suicide en condamnant à mort Gauvain le prophète. Et Lantenac s'en alla.
 

On conçoit que les commentateurs républicains aient quelque difficulté avec cet épilogue. Ce qui les gêne, ce n'est pas la mort de Gauvain, c'est le suicide d'un Cimourdain victorieux. Ce qui les consterne, c'est la liberté de Lantenac, ennemi de la "liberté"
De ce fait, certains recherchent chez Hugo une faute républicaine qui explique cette incroyable défaillance du roman. Quand le soleil se lève surHugo 93 136 1 bb la cour de la Tourgue, occupée par la guillotine vers laquelle s'avance le condamné Gauvain, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes républicains.

(....)

" ... au moment où la tête de Gauvain roulait dans le panier, Cimourdain se traversait le coeur d'une balle."

Le bon républicain Cimourdain se suicide à la mort du traître à la révolution, Gauvain. On approche du scandale républicain absolu. Mais, la dernière phrase du roman est pire encore :                                                                                                                                                            

             "Et ces deux âmes (de Gauvain et de Cimourdain), soeurs tragiques, s'envolèrent ensemble, l'ombre de l'une mêlée à la lumière de l'autre." 

La confusion du juge républicain et du condamné, allié objectif de la réaction, est insupportable à l'idéologie révolutionnaire. Ce Hugo, aucune conscience politique ! »