La journée révolutionnaire.
- Par lexen
- Le 08/10/2022
Durant la période qui voit mettre un terme, dans la violence, à l'Ancien Régime, à quoi reconnaît-on qu'une journée est révolutionnaire entre 1789 et 1795 ? L'observation chronologique des divers mouvements de révolte qui traversent l'époque ne saurait suffire, s'il ne s'y ajoute une idée régulatrice qui en éclaire les motifs. Pour ce faire, l'historien Antoine Boulant propose une définition du concept de « journée» et dès l'introduction de son ouvrage, paru en 2021, il définit le cadre spatio-temporel de huit journées révolutionnaires parisiennes :
https://passes-composes.com/author/225 Antoine Boulant ,La journée Révolutionnaire, ed.Passés Composés ©2021 diqponible également sur https://bibliotheques.paris.fr/ -1789. - prise de la Bastille ( 14 juillet ) Les années 1790, 1791, 1794, ne sont pas retenues comme journées révolutionnaires en tant que telles. Un trait commun du concept devant comporter la prise d'assaut d'un lieu de pouvoir, ( le chapitre 6 s'intitule- L'assaut )ces trois années ne relèvent pas d'un tel mode d'action. pour autant que l'on comprenne l'approche comparative et thématique d' Antoine Boulant.
Assaut des Tuileries 10/08/1792 Les remarques factuelles ci-dessus, provenant de l'introduction, sont corroborées par un entretien de l'auteur avec Christophe Dickès du site Storiavoce . https://storiavoce.com/le-peuple-a-lassaut-du-pouvoir-1789-1795/ ________________________ Le chapitre 3 du livre intitulé Meneurs et instigateurs offre une entrée plus facile pour un simple billet. On voit se dérouler, entre les pages 59 à 83, une galerie de portraits regroupés en sous-chapitres : les députés, les municipaux, les clubistes, les journalistes, les meneurs. Ce dernier groupe étant ainsi présenté : «Qu'ils fussent députés, responsables municipaux, journalistes ou membres des sociétés populaires, la plupart de ces cadres n'étaient guère susceptibles d'organiser les insurrections sur le terrain ni de prendre la tête des émeutiers. Aussi les journées sont-elles inséparables de certaines figures qui, sans exercer nécessairement des fonctions de premier plan, surent faire preuve de suffisamment de charisme, de détermination et de sens politique pour émerger dans ces circonstances exceptionnelles.» Ce notable local à la tête d'une troupe de quatre cents hommes est réputé avoir participé à la prise de la Bastille. Bien que l'auteur fasse état de ses faits et gestes à plusieurs reprises, c'est par fragments qui correspondent à l'exposition du concept qui fait l'objet du livre . ___________________ L'écrivain G. Lenôtre (vieilles maisons, vieux papiers T3, pp107,133) esquisse de Santerre un portrait plus détaillé : " Au début de la Révolution, dans la région qui sétend de la Bastille à la place du Trône et de Bercy à Ménilmontant, Santerre était à ce point connu et aimé, que la gloire, soudain, vint à lui sans qu'il la cherchât. À l'assaut de la Bastille, il ne parut pas : il se contenta sagement d'envoyer ses chevaux pour charrier la paille destinée à incendier les ponts-levis (...) Cependant, la forteresse prise, c'est chez lui - Prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Vue du côté de la porte au double pont-levis, entre la tour de la Bazinières et de la Comté. Dessin Jean Houel 1735/1813. la brasserie l'Hortensia- que les vainqueurs portent triomphalement les clefs des tours et des chaînes enlevées aux prisonniers (...) Le jour même, dans l''église des Enfants-Trouvés, Santerre est acclamé commandant de la garde bourgeoise du diistrict ". Aujpurd'hui il reste une image contrastée de ce commandant de la Garde nationale, devenu général républicain lors des guerres de Vendée, et qu'illustre en particulier un exploit équestre célébré par un vitrail . C'est l'épisode dit du saut de Santerre
Détail du vitrail du saut de Santerre, sur fond de champ de bataille______ https://www.paris-a-nu.fr/les-tambours-de-santerre/ Une approche historienne soucieuse de scientificité, verrait sans doute là beaucoup de littérature. Si c'est une légende encore faut-il qu'elle reste vraisemblable. Indépendamment de sa fuite devant les vendéens, :"Riche brasseur du faubourg Saint-Antoine , il se passionnait pour les courses de chevaux et se prétendait le meilleur cavalier de Paris après le duc d'Orléans. " indique le dictionnaire de la Révolution de Jean Tulard et al. collection Bouquins chez Laffont à l'entrée Santerre. |