Articles de lexen
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Le Chat Botté / Patrick Rambaud
- Par lexen
- Le 27/05/2023
Le chat botté, tel est le titre d'un roman historique de Patrick Rambaud paru en © 2006 ed.Grasset. Il résulte, d'une première impression, que ce livre peut être perçu comme une suite (sans doute involontaire) des dernières pages de Les dieux ont soif d'Anatole France décrivant après thermidor la réaction antijacobine de la jeunesse dorée dite des muscadins.
L'ouvrage de Patrick Rambaud, en un prélude « Robespierre est tombé!» et cinq chapitres, décrit en extension cette période thermidorienne avec comme fil diégétique l'arrivée au pouvoir de Buonaparte, le chat botté d'après des témoignages (pp.70-71).
Jusqu'au bout, le narrateur-auteur tient à marquer une différence onomastique, Buonaparte, qui prend fin lors de son mariage avec Joséphine de Beauharnais. Et c'est sur l'affirmation de cette différence que se termine le livre , alors que Napoléon signe une lettre à Joséphine avant son départ pour l'Italie : " Pour la première fois il a francisé son nom. Il va dorénavant s'appeler Bonaparte". ( p.323)
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L'invention d'un personnage fictif, le jeune Saint-Aubin, muscadin, royaliste, mais qui côtoie Buonaparte (avant de refuser de (le) servir), permet de donner une tonalité romanesque à ces pages qui, sans cela, resteraient la chronique des intrigues d'un militaire ambitieux.
La péripétie du chapitre IV( pp177-269) : Les Canons, relatant l'attaque de l'église Saint Roch commandée par Barras et Buonaparte, rompt avec la bienséance des discussions de salon :"Pendant la mitraillade, Saint-Aubin avait eu à la fois beaucoup de chance et une grande peine. Dussault était par hasard devant lui, sur le perron de l'église. La première décharge lui avait été fatale et Saint-Aubin le reçut dans ses bras, le hissa jusqu'au portail en toussant à cause de la fumée. A l'intérieur il posa son ami contre les grilles d'une chapelle et resta un moment prostré, à genoux sur les dalles, indifférent aux déflagrations répétées des canons. Les muscadins couraient dans tous les sens, cherchant une sortie; "(P.259)
Les premières phrases du cinquième chapitre, Le pouvoir (p.271) préfigurent le climat d'une nouvelle donnée politique :" Dans les semaines qui suivirent la canonnade de Saint-Roch, le général Buonaparte se transforma. Pourtant après cette journée brutale dont personne n'était fier à la Convention, qui le connaissait? "
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Une citation de Diderot précédant ce dernier chapitre, ouvre sur la signification de l'œuvre et suggère deux types de vérité :
«(....) Celui qui prendrait ce que j'écris pour la vérité serait peut-être moins dans l'erreur que celui qui le prendrait pour une fable.» Jacques le fataliste et son maître.
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Molière et L' Impromptu
- Par lexen
- Le 04/03/2023
Le deuxième centenaire de la fondation de la Comédie-Française en 1880, lors de sa célébration, fut aussi l'occasion de la reprise de L' lmpromptu de Versailles, pièce pratiquement exclue du répertoire, après pourtant la réunion en seul théâtre des deux troupes de l'Hôtel de Bourgogne et de la rue Génégaud, selon la décision du Roi en 1680.
Situation rien moins que paradoxale._______________
L'interprétation actuelle a transformé en objet théorique L'Impromptu de Versailles, que Molière tenait pour une pièce de circonstance. Il n'en demanda pas lui-même le privilège d' impression, et elle figure seulement dans les œuvres posthumes de 1682. :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72437b/f4.item
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Outre ces aléas de publication, la discontinuité des représentations est également curieuse à suivre . La notice de présentation du deuxième centenaire de la fondation de cette célèbre maison en évoque les impedimenta :https://archive.org/details/deuximecentenai00moligoog
"Quant à l'Impromptu de Versailles, dit en 1880 l'auteur de la notice qui annonce cette cérémonie , ce sera, depuis la mort de Molière, sa troisème représentation et, circonstance assez bizarre, c'est précisément l'acte dont la Comédie Française fête l'anniversaire, la lettre de cachet par laquelle Louis XIV ordonnait la jonction des deux troupes, qui a surtout déterminé son exclusion du répertoire."(notice pages VII et VIII)
Plus récemment, l"archiviste de la Comédie-Française Agathe Sanjuan note en 2010 que la Critique de l'Ecole des femmes ne fut plus représentée de 1700 à 1835 " Son sort est pourtant meilleur que celui de l'Impromptu de Versailles (...) que les comédiens n'ont pas fait entrer au répertoire avant 1838 " :
moliere-oeuvre-critiqueecolefemmes2010.pdf
C'est avec un grand comédien de cette époque, l'acteur Samson, que L'Impromptu est remis en scène en mai 1838 ; mais "après une seconde représentation , la pièce est encore une fois abandonnée " et il faut attendre 1880 , lors du jubilé dramatique, pour qu'un acteur de renom reprenne "un rôle qui jusqu'à nos jours n'aura eu que trois interprêtes, Molière, Samson et Coquelin".Comédiens italiens et français (1670) © archives Charmet
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Chesterton et la Révolution française
- Par lexen
- Le 31/10/2022
Chesterton,
https://victorianweb.org/authors/chesterton/index.html
écrivant sur la révolution de 1789, avance une analyse culturelle plus large que la simple opposition entre monarchie et république.
https://victorianweb.org/authors/chesterton/frenchrevolution.html
I - (...) « L’événement le plus important de l’histoire anglaise s’est produit en France. Il semblerait encore plus pervers, mais il serait encore plus précis, de dire que l’événement le plus important de l’histoire anglaise a été l’événement qui ne s’est jamais produit du tout - la révolution anglaise sur le modèle de la révolution Française. Son échec n’était pas dû à un manque de ferveur ni même de férocité chez ceux qui l’auraient provoqué : depuis le premier cri de Wilkes jusqu’au moment où les derniers feux luddites* furent éteints sous une pluie froide de rationalisme
Chesterton
*Les Luddites étaient des hommes qui prenaient le nom d’un individu (peut-être) mythique, Ned Ludd qui était réputé vivre dans la forêt de Sherwood Les Luddites voulaient essayer de sauver leurs moyens de subsistance en brisant des machines industrielles développées pour utilisation dans les industries textiles du West Riding of Yorkshire, Nottinghamshire, Leicestershire et Derbyshire.
(...) « Le résultat était que même si l’Angleterre était pleine d’idées révolutionnaires, il n’y avait pas de révolution. Et l’effet de cela à son tour a été que du milieu du XVIIIe siècle au milieu du XIXe l’esprit de révolte en Angleterre a pris une forme entièrement littéraire. En France, c’était ce que les gens faisaient qui était sauvage et élémentaire; en Angleterre, c’est ce que les gens ont écrit. C’est un commentaire pittoresque sur l’idée que les Anglais sont pratiques et que les Français simplement visionnaires, que nous étions des rebelles dans les arts alors qu’ils étaient des rebelles en armes [...]________________________
II- Portrait de Carlyle en voyant
https://victorianweb.org/authors/chesterton/carlyle1.html
(...) Comme beaucoup d’Écossais disgracieux ou peu attrayants, il était un voyant. Je n’entends pas tant par là se référer à ses rhapsodies transcendantales sur l’âme du monde ou le vêtement de la nature ou les mystères et les éternités en général, celles-ci me semblent appartenir davantage à son côté allemand et être moins sincères et vitales. Je veux dire un réel pouvoir de voir les choses soudainement, qui n’est apparemment atteint par aucun processus; Un grand pouvoir de deviner. Il vit la foule des nouveaux États généraux, Danton avec son « visage
carlyle-fun-satire
grossier et aplati », Robespierre regardant timidement à travers ses lunettes. Il vit la charge anglaise à Dunbar. Il devina que Mirabeau, bien que dissipé et malade, avait quelque chose de solide en lui. Il devina que Lafayette, aussi courageux et victorieux soit-il, n’avait rien en lui. Il a soutenu l’anarchie de Cromwell, parce qu’en deux siècles, il a presque physiquement ressenti la faiblesse et le désespoir des parlementaires modérés. Il a dit un mot de sympathie pour les Jacobins universellement vitupérés de la Montagne, parce qu’à travers d’épais voiles de préjugés nationaux et de fausses représentations, il sentait l’impossibilité de la Gironde. Il avait tort de refuser à Scott * le pouvoir d’être à l’intérieur de ses personnages: mais il avait vraiment une bonne partie de ce pouvoir lui-même. »
https://victorianweb.org/previctorian/scott/why.html
*Les Victoriens aimaient Scott, en d’autres termes, non seulement parce qu’il était un merveilleux conteur, mais aussi parce qu’il leur apportait romance, exotisme et aventure, mais les rassurait sur le fait que la classe moyenne anglaise était la voie de l’avenir. Les décors historiques de Scott, l’utilisation efficace du dialecte et l’action souvent tragique offraient une indulgence sans culpabilité et non menaçante dans l’aventure et la romance. Contrairement aux Pugin, Carlyle , Ruskin, qui ont tous utilisé le Moyen Âge pour attaquer la société contemporaine et ses croyances, Scott a permis aux Victoriens d’avoir le beurre et l’argent du beurre - mais ne devrait-il pas être, « mangez leur gâteau et prenez-le? » Comme le Seigneur des Anneaux de Tolkien, ses livres permettaient aux lecteurs d’accéder à des mondes émerveillés disparus, des mondes qui ne correspondent plus à l’existence actuelle.
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Divers textes se rapportant à l'évènement historique :
https://victorianweb.org/history/frenchrevolution/index.html
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La journée révolutionnaire.
- Par lexen
- Le 08/10/2022
Durant la période qui voit mettre un terme, dans la violence, à l'Ancien Régime, à quoi reconnaît-on qu'une journée est révolutionnaire entre 1789 et 1795 ?
L'observation chronologique des divers mouvements de révolte qui traversent l'époque ne saurait suffire, s'il ne s'y ajoute une idée régulatrice qui en éclaire les motifs.
Pour ce faire, l'historien Antoine Boulant propose une définition du concept de « journée» et dès l'introduction de son ouvrage, paru en 2021, il définit le cadre spatio-temporel de huit journées révolutionnaires parisiennes :
Versailles excepté, c'est à la Bastille et au palais des Tuileries que se concentre toute l'agitation :
https://passes-composes.com/author/225
Antoine Boulant ,La journée Révolutionnaire, ed.Passés Composés ©2021
diqponible également sur https://bibliotheques.paris.fr/
-1789.
- prise de la Bastille ( 14 juillet )
-invasion du château de Versailles (6 octobre )
- 1792.
- invasion (20 juin) et prise (10 août ) du palais des Tuileries.
-1793.
- encerclement ( 2 juin ) puis l'invasion ( 5septembre ) de la Convention nationale.
- 1795.
invasion ( 1er avril et 20 mai ) de la Convention nationale.
Les années 1790, 1791, 1794, ne sont pas retenues comme journées révolutionnaires en tant que telles. Un trait commun du concept devant comporter la prise d'assaut d'un lieu de pouvoir, ( le chapitre 6 s'intitule- L'assaut )ces trois années ne relèvent pas d'un tel mode d'action. pour autant que l'on comprenne l'approche comparative et thématique d' Antoine Boulant.
______________Assaut des Tuileries 10/08/1792
Les remarques factuelles ci-dessus, provenant de l'introduction, sont corroborées par un entretien de l'auteur avec Christophe Dickès du site Storiavoce .
https://storiavoce.com/le-peuple-a-lassaut-du-pouvoir-1789-1795/
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Le chapitre 3 du livre intitulé Meneurs et instigateurs offre une entrée plus facile pour un simple billet. On voit se dérouler, entre les pages 59 à 83, une galerie de portraits regroupés en sous-chapitres : les députés, les municipaux, les clubistes, les journalistes, les meneurs. Ce dernier groupe étant ainsi présenté :
«Qu'ils fussent députés, responsables municipaux, journalistes ou membres des sociétés populaires, la plupart de ces cadres n'étaient guère susceptibles d'organiser les insurrections sur le terrain ni de prendre la tête des émeutiers. Aussi les journées sont-elles inséparables de certaines figures qui, sans exercer nécessairement des fonctions de premier plan, surent faire preuve de suffisamment de charisme, de détermination et de sens politique pour émerger dans ces circonstances exceptionnelles.»
Parmi ces meneurs, l'un des plus représentatifs, personnage hors normes, est Antoine Joseph Santerre, bourgeois du faubourg Saint -Antoine célèbre pour ses procédés de fabrication de la bière (p.80).Ce notable local à la tête d'une troupe de quatre cents hommes est réputé avoir participé à la prise de la Bastille. Bien que l'auteur fasse état de ses faits et gestes à plusieurs reprises, c'est par fragments qui correspondent à l'exposition du concept qui fait l'objet du livre .
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L'écrivain G. Lenôtre (vieilles maisons, vieux papiers T3, pp107,133) esquisse de Santerre un portrait plus détaillé :
" Au début de la Révolution, dans la région qui sétend de la Bastille à la place du Trône et de Bercy à Ménilmontant, Santerre était à ce point connu et aimé, que la gloire, soudain, vint à lui sans qu'il la cherchât. À l'assaut de la Bastille, il ne parut pas : il se contenta sagement d'envoyer ses chevaux pour charrier la paille destinée à incendier les ponts-levis (...) Cependant, la forteresse prise, c'est chez lui -
Prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Vue du côté de la porte au double pont-levis, entre la tour de la Bazinières et de la Comté. Dessin Jean Houel 1735/1813.
la brasserie l'Hortensia- que les vainqueurs portent triomphalement les clefs des tours et des chaînes enlevées aux prisonniers (...) Le jour même, dans l''église des Enfants-Trouvés, Santerre est acclamé commandant de la garde bourgeoise du diistrict ".
Aujpurd'hui il reste une image contrastée de ce commandant de la Garde nationale, devenu général républicain lors des guerres de Vendée, et qu'illustre en particulier un exploit équestre célébré par un vitrail .
C'est l'épisode dit du saut de Santerre
Détail du vitrail du saut de Santerre, sur fond de champ de bataille______
vitrailsanterre (lien de site provenant de CanalBlog, et n'étant plus disponible, ) voici une autre page de lien serrant d' assez près le sujet :https://www.paris-a-nu.fr/les-tambours-de-santerre/
Une approche historienne soucieuse de scientificité, verrait sans doute là beaucoup de littérature. Si c'est une légende encore faut-il qu'elle reste vraisemblable.
Indépendamment de sa fuite devant les vendéens, :"Riche brasseur du faubourg Saint-Antoine , il se passionnait pour les courses de chevaux et se prétendait le meilleur cavalier de Paris après le duc d'Orléans. " indique le dictionnaire de la Révolution de Jean Tulard et al. collection Bouquins chez Laffont à l'entrée Santerre.
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Trois Romans et Révolution
- Par lexen
- Le 16/04/2022
Cette proposition de lecture consiste en une approche sociocritique portant sur Les Chouans de Balzac, Quatre vingt-treize de Hugo et Les Dieux ont soif de A. France :
razafindrabedinav-ens-cpn-11-1-.pdf
l'hypothèse de travail est qu’il existe chez certains écrivains du XIXème siècle une tendance à rendre compte de manière réaliste de la violence et des mécanismes répressifs existant lors de la révolution française et ceci à l’instar de Balzac, de Victor Hugo et d’Anatole France. Trois auteurs qui n’ont pas vécu la révolution (page 4)
image du peintre Léon Cogniet
Le courant littéraire justifiant cette interprétation repose sur une théorie de trois réalismes : Le premier, réalisme de la totalité, entend dire le monde. Le deuxième, réalisme de la subjectivité, voudrait dire l’individu. Le troisième, réalisme nihiliste, n’a plus à dire, que le rien. »( page20)
- L' exemple de Balzac avec Les Chouans, qui ont pour cadre la révolte chouanne en 1799, correspondrait à l'ambition encyclopédique d'universalité [sous forme d'Histoire-discours], mais également à l'observation de chaque détail, réalisme de plénitude,
Julien Leblanc 1879 Un Poste de Chouans huile sur panneau 72 x 40 cm
- L'apparence objective de l' interprétation balzacienne se voit remise en question par la subjectivité de l'individu et son romantisme implicite, représenté par Hugo auteur de Quatre vingt-Treize. ( Quoique, dans ce livre, le subjectivisme hugolien s'oppose à lui-même à propos de la Vendée.)
-Plus tardivement, avec Anatole France, le regard rétrospectif se fait plus distancié dans la description de la réalité, .... ce réel est présenté comme un réel de l’absurde où le fondement de la valeur humaine constitue un problème dans le sens du caractère passionnel de la justice révolutionnaire en particulier.
Ce qui nous est peint, c’est un paysage d’angoisse. Nous pouvons dire à travers cette œuvre d’Anatole France que « la beauté de l’écriture dénonce le scandale du réel » et en ce sens, « le réalisme n’est pas représentation de la réalité, mais déni de cette réalité. » (page 25)
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Une partie plus spécifique relative à l'histoire littéraire met l'accent sur un paradoxe de classification des œuvres :
« malgré l’évolution du courant littéraire et plaçant la date de 1874 dans le mouvement réaliste, Victor Hugo a tenu à garder son optique pour le courant du romantisme . Mais en ce qui concerne Les chouans de Balzac, cette œuvre est classifiée comme étant dans le réalisme. Les chouans, œuvre produite en 1829 se situe dans la période du mouvement littéraire romantique.
Que ce soit Quatre vingt treize ou Les Chouans, le phénomène semble paradoxal, voire anachronique, si on se situe simplement au niveau des époques qui délimitent les différents courants littéraires. » (page 17) -
Quatre vingt-Treize de Victor Hugo
- Par lexen
- Le 09/03/2022
L'unité de temps du roman historique de Victor Hugo, Quatre vingt-Treize, est assez restreinte. Tout commence Dans les derniers jours de mai 1793, et se termine, sans date précise, en juillet/ août de la même année. Une voix narrative de portée plus générale prend le pas sur ce temps du récit chronologique, et tenant lieu de réflexion sur les évènements, ambitionne d'exprimer le sens de l'Histoire.
L'aspect structurel de la relation entre les trois personnages principaux du livre : Lantenac, Cimourdain, Gauvain. (occasion de rappeler que ce dernier est présenté, respectivement, comme le neveu et le fils adoptif des deux premiers ) ne permet pas de prendre conscience de la dimension romanesque de l'œuvre.
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L'épisode du Bois de la Saudraie ouvre à la fois l'espace et la dimension d'aventure, de poursuite et de sauvetage. L'incarne au départ, une paysanne mère de trois enfants, trouvée hagarde, tapie au creux d'un buisson, et recueillie par des militaires, le bataillon du Bonnet-Rouge.
Au terme de cet épisode, ils décident collectivement d'adopter les enfants de Michelle Fléchard : Georgette. René-Jean. Gros-Alain,
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Hugo transcende ici toute politique ; mais par la suite, l'émotion affirmée dans le cours de l'ouvrage, laisse parfois penser à un simple prétexte, comme la trahison d'une cause dépassant les comportements individuels.
Ainsi, celui, exemplaire, du contre-révolutionnaire Lantenac qui arrache aux flammes les trois enfants qui allaient périr lors de l'incendie du château de la Tourgue.__________________
Après l'emprisonnement et l'évasion de Lantenac, le roman s' achève par le face à face définitif, tragique, entre Gauvain et son père adoptif, son mentor, Cimourdain vêtu de son costume de délégué civil, sur la tête le chapeau à panache tricolore, le sabre au côté et les pistolets à la ceinture ; mais laissons à l'auteur d'une Note de Lecture - "Quatrevingt-Treize" (chez.com) le soin de commenter l'épilogue :
« Cimourdain le prêtre se suicide en condamnant à mort Gauvain le prophète. Et Lantenac s'en alla.
On conçoit que les commentateurs républicains aient quelque difficulté avec cet épilogue. Ce qui les gêne, ce n'est pas la mort de Gauvain, c'est le suicide d'un Cimourdain victorieux. Ce qui les consterne, c'est la liberté de Lantenac, ennemi de la "liberté"
De ce fait, certains recherchent chez Hugo une faute républicaine qui explique cette incroyable défaillance du roman. Quand le soleil se lève sur la cour de la Tourgue, occupée par la guillotine vers laquelle s'avance le condamné Gauvain, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes républicains.(....)
" ... au moment où la tête de Gauvain roulait dans le panier, Cimourdain se traversait le coeur d'une balle."
Le bon républicain Cimourdain se suicide à la mort du traître à la révolution, Gauvain. On approche du scandale républicain absolu. Mais, la dernière phrase du roman est pire encore :
"Et ces deux âmes (de Gauvain et de Cimourdain), soeurs tragiques, s'envolèrent ensemble, l'ombre de l'une mêlée à la lumière de l'autre."
La confusion du juge républicain et du condamné, allié objectif de la réaction, est insupportable à l'idéologie révolutionnaire. Ce Hugo, aucune conscience politique ! »
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Sur Les Dieux ont soif
- Par lexen
- Le 18/01/2022
Dans les dernières pages (chap.29) de son roman historique Les Dieux ont soif, Anatole France, sous couvert de la fiction, décrit un nouvel aspect de la réalité, allant des codes vestimentaires aux provocations culturelles des Muscadins.
Auparavant, au long des 28 chapitres précédents, il s' agit surtout de suivre l'itinéraire du personnage principal du livre, Evariste Gamelin.
Artiste peintre, d'abord défenseur exalté de Marat, puis, juré au Tribunal , on le voit médusé parles arguments métaphysiques (chap.13) de Robespierre, dont il va suivre la destinée.
______________________Pour se limiter à ce dernier chapitre, c'est lors de la saison théâtrale consécutive aux journées de thermidor, que l'auteur situe l'action Sous la conduite d'une comédienne, La Thévenin, des protagonistes sont conviés pour un divertissement: ( Elodie et Julie, amante et sœur d'Evariste, notamment )
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« Après le dîner, la voiture de la Thévenin conduisit les trois amies et Desmahis au Théâtre Feydeau. Tout ce que Paris avait d’élégant y était réuni. Les femmes, coiffées « à l’antique » ou « à la victime », en robes très ouvertes, pourpres ou blanches et pailletées d’or ; les hommes portant des collets noirs très hauts et leur menton disparaissant dans de vastes cravates blanches.
L’affiche annonçait Phèdre et le Chien du jardinier*»* pièce de Lope de Vega
Une guerre des théâtres
Le spectacle en cours est soudain interrompu par les muscadins. Ce qui ne relève pas seulement d'une invention de l'écrivain, de la mise en scène d'une provocation non motivée .
Cette agitation culturelle sous la Convention thermidorienne, avait pour but d'obtenir la dépanthéonisation de Marat, dont le buste, placé dans les théâtres, symbolisait le jacobinisme :
« Dans toutes les salles de spectacle on voyait le buste de Marat élevé sur une colonne ou porté sur un socle ; au Théâtre Feydeau, ce buste se dressait sur un piédouche, du côté « jardin », contre le cadre de maçonnerie qui fermait la scène. Tandis que l’orchestre jouait l’ouverture de Phèdre et Hippolyte, un jeune muscadin, désignant le buste du bout de son gourdin, s’écria :
— À bas Marat !
Toute la salle répéta :
— À bas Marat ! À bas Marat !
Et des voix éloquentes dominèrent le tumulte :
— C’est une honte que ce buste soit encore debout !
— L’infâme Marat règne partout, pour notre déshonneur ! Le nombre de ses bustes égale celui des têtes qu’il voulait couper.
— Crapaud venimeux !
— Tigre !
— Noir serpent !
Soudain un spectateur élégant monte sur le rebord de sa loge, pousse le buste, le renverse. Et la tête de plâtre tombe en éclats sur les musiciens, aux applaudissements de la salle....» chap. 29, p. 261
Le théâtre Feydau par Courvoisier et Dubois
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L'étude d"Antoine de Baecque martainville-comique muscadin, fait état de cette guerre des théâtres, animée principalement par un vaudevilliste politique, Alphonse Martainville." le 20 pluviôse, sous la pression muscadine et pour mettre fin au vandalisme des scènes parisiennes, la Convention décide de retirer Marat du Panthéon, quatre mois après l’y avoir conduit, "
Aussi, quand Anatole France, au sortir de la représentation, poursuit :
« Au coin de la rue de la Loi, ils entendirent des chants et des cris et virent des ombres s’agiter autour d’un brasier. C’était une troupe d’élégants, qui, au sortir du théâtre Français, brûlaient un mannequin représentant l’Ami du peuple. Rue Honoré, le cocher heurta de son bicorne une effigie burlesque de Marat, pendue à la lanterne. »
la fiction romanesque semble ici à l'aune de ce qu'observe et relate l'historien. Antoine de Baecque._________________________
Notice sur Anatole France par Marie-Claire Blanquart
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Romans et Révolution
- Par lexen
- Le 13/12/2021
Les romans sur la Révolution française, s'ils relèvent du roman historique, forment, vu l'extension du sujet, comme une entité autonome ayant son propre espace-temps .
fabrique romanesque/fabula.orgUn compte rendu plus synoptique de cet ouvrage collectif Les romans de la Revolution met en exergue une périodisation littéraire en quatre moments principaux :
« Le projet consistait d’abord à établir un corpus des romans ayant pour sujet la Révolution française, et publiés entre 1790 et 1912 : plus de deux cents œuvres au total, dont l’ensemble ne prétend pas à l’exhaustivité mais se veut représentatif. »
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" Le corpus commence avec les romans d’émigrés contemporains de l’événement (en particulier ceux d’Isabelle de Charrière, Lettres trouvées dans des portefeuilles d’émigrés, 1793Guilhaumou Jacques. Isabelle de Charrière : Lettres trouvées dans des portefeuilles d'émigrés. 1793. Introduction de Colette Piau-Gillot. Coll. «Des femmes dans l'Histoire ». 1993. In: Dix-huitième Siècle, n°26, 1994.
ou de Sénac deMeilhan, L’Émigré, 1797)
«Il est français, beau, noble, blessé. Elle est allemande, belle, noble, mariée. Elle le recueille dans son château au bord du Rhin, il la sauve d'un incendie. Ils ne pouvaient pas ne pas s'aimer.
Sous la plume de Sénac de Meilhan, fils d'un médecin du roi, grand serviteur de l'État monarchique, l'anecdote sentimentale devient le révélateur des tensions et des contradictions dans une Europe bouleversée par la Révolution. Car «tout est vraisemblable, et tout est romanesque, dans la Révolution de la France». Des aristocrates en exil sont contraints au travail manuel, certains sont gagnés par les valeurs nouvelles du mérite personnel et par le refus du classicisme à la française. Les frontières idéologiques et les lignes de partage politique sont déplacées par ce roman, publié à Hambourg en 1797, qui voudrait être le substitut d'une histoire de l'émigration .L'Émigré, ce sont ces royalistes qui ont fui une France à feu et à sang, mais aussi tous les exilés qui, loin de chez eux, sont à la recherche de leur identité. »
jusqu’au roman d’Anatole France, Les dieux ont soif (1912), conclusion ironique et distanciée sur la Terreur. "
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En diachronie, les quatre moments retenus sont :
- de 1789 à 1815, " l’heure est à la « sidération » , domine « l’incompréhension face à l’inouï » : la Révolution est occultée ou mise à distance "
-de 1815 et jusqu’en 1848, " C’est l’époque des grandes Histoires de la Révolution (Mignet et Thiers dès la Restauration, puis Lamartine, Esquiros, Louis Blanc, Michelet...)... lecture « bourgeoise » de la Révolution, qui aurait dû prendre fin en 1792. "
- de 1848 à 1870 - " la littérature industrielle s’empare du sujet ; la Seconde République développe une nostalgie pour la grandeur héroïque de la Montagne ; certains comme Dumas ou Sue cherchent à écrire une légende républicaine pour le peuple et à « intégrer la Terreur au processus révolutionnaire ». "- La dernière période, de 1872 à 1912, est celle du « débat républicain» C’est l’époque du Quatrevingt-treize (1874) de Hugo, mais aussi du roman d’Élémir Bourges, Sous la hache, « roman crépusculaire »
« Sous la hache » est un épisode terrible de la chouannerie vendéenne. L’intérêt n’y manque point, et le style en est d’une couleur savante, quelquefois d’une couleur de sang, comme l’époque qu’il raconte.
Il y a dans ces pages une puissance sauvage qui fait frissonner, d’admirables paysages peints au couteau, on pourrait dire au couperet. J’ai retenu particulièrement un combat que chouans et bleus se livrent dans une église de village, et qui rappelle, par la fièvre et le mouvement, le fameux combat des blattiers du « Chevalier Des Touches ». (Octave Mirabeau, 1925).
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Sur Les Onze de Pierre Michon
- Par lexen
- Le 19/08/2021
Si le roman s'invente dans les marges de l'histoire, la littérature parvient, parfois, à modifier la perception de celle-ci. Il fallait l'imagination de l' écrivain Pierre Michon, choisissant de redonner vie à un personnage tel que Collot d'Herbois, totalement oublié en tant que comédien et auteur dramatique, pour qu'il reprenne figure parmi les Onze, Invariables et droits, Les Commissaires, Le Grand Comité de la GrandeTerreur.(page43,Gallimard/Folio,edit.)
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Le comédien André Marcon lit un extrait du livre.
(video trouvée après l'écriture du billet)
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Ce qui suit correspond (avant cette vidéo) à l'essai d'une idée d'ensemble de l'ouvrage. autre qu'une analyse ou un propos d' esthétique picturale.
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Dans cette absoption de l'histoire par la fiction un narrateur anonyme s'adresse à un lecteur virtuel (dénommé Monsieur) et lui raconte d'abord, sur un mode balzacien, l'enfance du peintre Corentin, limousin né près d'Orléans à Combleux. et qui va trouver l'occasion de peindre ce tableau des Onze, sujet, actant principal du livre.
D'où viennent les personnages historiques représentés ?
Ils rêvaient de gloire littéraire, étaient poète élégiaque, avocat, poète épique, librettiste d'opéra, dramaturge, surpris que le métier d'homme soit commissaire __et non pas auteur. ( p.52 id., )Le Comité de salut public, an II.
Aquarelle anonyme, Paris, BnF, , vers 1793-1794.Le rôle de Collot
Ainsi Collot, à qui est dévolu un rôle privilégié dans la commande de ce tableau à Corentin durant la nuit du 15 nivôse an II.
Ayant tout à craindre des incertitudes politiques du moment, Collot et d'autres Commissaires veulent disposer d'un joker permettant de conjurer le sort. L'image par elle même célébrant aussi bien la victoire des robespierristes, que stigmatisant leur défaîte.C'est un trio composé de Collot d'Herbois, Léonard Bourdon, et Proli le mécène de l'affaire, l'homme aux mains d'or, le banquier des patriotes (p.83,id.) qui passe cette commande insolite :
" Peins Le Grand Comité de l'an II. Le Comité de salut public. Fais-en ce que tu veux : des saints, des tyrans, des larrons, des princes. Mais mets-les tous ensemble " (p.89, id.) .
________________Le dernier chapitre du roman, comme d'une écriture palimpseste, efface ce récit.
Que s'est-il réellement passé durant cette nuit du 15 nivôse, d'ailleurs était-ce vraiment la nuit ? Il n'en resterait que les effets scéniques de trois personnages qui sont des types : Collot dans le rôle de Macbeth, Bourdon en Iago, Proli en Shylock (p.118,id.). Dans une dernière évocation des Onze sous forme de masques, Collot apparaît suspendu au-dessus de sa pyramide des collets renversés (p.129,id.)
Le livre se termine par une rêverie autour de Michelet et s'achève en méditation sur l'Histoire. Les douze pages de l'historien qui sont évoquées, purement fictives, semblent sortir d'un tableau de Caravage et non pas de Tiepolo. (p.120,id.)
Sur le personnage de Corentin.
Corentin le peintre, écrit le narrateur, travaille au Comité des arts dans l'atelier de David. S'il est un maître, sa manière relève d'un ancien monde tiepolien, obsolète, que David méprise à l'égal de Fragonard et de Greuze.
C'est avec un grand fou rire intérieur (p.88 id.) que Corentin exécute sérieusement des lubies voulues par David.
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Comité de surveillance révolutionnaire de la section parisienne de l’an II, d’après Jean-Baptiste Huet. (Bibliothèque nationale de France, Paris)) On y voit des sans-culottes interroger un vieux citoyen qui exhibe un certificat de civisme...
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Théâtre Romantique-Drame
- Par lexen
- Le 02/03/2021
Théâtre romantique-Drame
Tableau historique de ce mouvement selon Alain Couprie
La bataille d'Hernani à la Comédie-Française le 25 février 1830, 1909 - Paul Albert Besnard
Le drame romantique, dans l'histoire du théâtre, comme mouvement littéraire, ne fut qu'épisodique :
" Promis à une longue vie, le drame romantique aura pourtant une courte existence, d'à peine vingt ans "*
*Alain Couprie, Le Théâtre © Armand Colin, Paris, 2009, 2015, p.110-111 .
Ses principales manifestations se trouvent rassemblées par l'auteur dans le tableau ci-dessous. Encore faut-il distinguer les textes à visée théorique, les pièces représentées et les auteurs choisis._______________
Les exemples traditionnels de textes théoriques sont ceux de Stendhal : Racine et Shakespeare (I et II ), 1823-1825, de Hugo : la préface de Cromwell (1827), et de Vigny, une Lettre à Lord [...] sur le système dramatique, , (1829).
Pour ce segment, seul Vigny associe à sa préface la représentation d'une pièce.Les auteurs cités sont principalement :
-Hugo, figurant à sept reprises dans ce récapitulatif, de Hernani en 1830 aux Burgraves en 1843
Costume de Melle Mars rôle de la Thisbée dans Angelo tyran de Padoue Acte I- bnf-
- Les trois pièces mentionnées de Vigny sont : en 1829 le More de Venise et sa préface à Lord [...] , en 1831 la Maréchale d'Ancre, et Chatterton en 1835.
- de Dumas ne sont retenues que trois pièces : Antony, 1831, Catherine Howard, 1834, et Kean, 1836.L'absence de Henri III et sa cour étonne, représenté pourtant en 1829, un an avant Hernani, et parfois considéré comme le premier drame romantique ( il est vrai, sans la caution d'une théorie)
Lithographie de De Barray, intitulée "Les romantiques chassés du temple" et publiée dans La Caricature provisoire, n°8, décembre 1838.
http://www.caricaturesetcaricature.com/article-10262225.html
Mérimée avec le Théâtre de Clara Gazul 1825, Musset avec Les Caprices de Marianne 1833 et Lorenzaccio 1834, complètent ce tableau.
Ces deux auteurs relèvent également d'un genre parallèle, sinon marginal, celui du théâtre lu, du spectacle dans un fauteuil.Après l'échec des Nuits Vénitiennes en 1830, Musset ne s'exprimera, comme auteur dramatique, que dans la Revue des deux Mondes, jusqu'en 1847. Selon le mot d'un historien, les boulevardiers font la sourde oreille, ne voyant dans les publications de l'écrivain que des "nouvelles" dialoguées, au grand dam de Théophile Gautier déclarant que c'était là du vrai théâtre.